Ce couloir...

Elle m’a donné le lieu, l’heure et un nom.

Elle m’a permis de lui offrir un cadeau.

L’auriez-vous laissé à un quidam ? NON !

Ainsi ai-je gardé l’honneur au chaud.

Une semaine de préparation,

Aux portes de l’extase,

Minutieusement chaque phase

Sera un pas vers ma dévotion.

Sur les lieux, à l’accueil,

Un cerbère aux yeux pénétrants,

Ses deux têtes avides de sang,

Dévore mon dernier orgueil.

Misérable et tremblant de peur,

J’ai gravi les marches de l’escalier

Une à une jusqu’au palier

Où résidait l’objet de mon cœur.

Tout droit puis à gauche,

Un service grouillant

De soignants qui embauchent

Et me voilà transpirant ….

Regards sur les premiers numéros,

A l’évidence, mon calvaire n’est pas fini.

Je voudrai être une quantité zéro,

Mais mon sort est prédéfini.

Les yeux baissés, arpentant

Le sol plastifié, frôlant

Les murs vêtus de blanc,

Je me suis vu flottant.

Au bout du chemin,

Sa porte comme l’autel

De l’église où le divin

A pris chambre à l’hôtel.

Ma quête prenant fin,

Une force à la volonté de pierre

M’empêche de gouter la lumière.

Je rebrousse chemin.

Avisant une soignante,

Je livre, transi, ma vie

Aux yeux malicieux de celle-ci

Qui sera ma triomphante.

Mes pas chancelants,

La gorge nouée et le visage rougissant,

Je veux repartir vers le noir….

Mais mes yeux scrutent encore ce couloir.

soumise wanda