Une musique dans les Hauts Bois.

Terres gelées, la nature dicte sa Loi.

Loin dans la vallée, une maison fume,

L'humanité grouille et se bitume.

Un cerf renâcle, ses sens à l'écoute.

Plus âme qui vive, l'instant déroute.

Un souffle dans les branches,

Au travers d'une brume étanche.

Une note stridente nous parvient,

Des brindilles tombent sur le chemin.

Le temps, arrêté, nous oppresse.

Assaillis de doutes qu'il nous laisse.

Une mélodie comme un murmure,

Monte des profondeurs, grave et sûre.

Mélopée des temps anciens,

Où se côtoient humains et divins.

Des ombres et des figures,

S’impriment sur la forêt… des souillures.

Dans une sarabande, séance mascarade,

D’obscurs démons paradent.

En répondant à l’appel,

Le feu autour de l’autel,

S’embrase au rythme psalmodique

De milliers d’êtres lubriques.

Nuit de Walpurgis,

Nuit de tous les vices,

O combien d’âmes perdues

A ta solde, prendras-tu ?

Puis, sortie du néant, La voilà !

Issue de l’invocation des hommes-rats.

Fornication avec la Reine de Saba,

Ces créatures torturées ne pensent qu’à cela.

Dans une langue d’outre-monde,

La déesse murmurante d’une voix-onde

Pénètre ces âmes perverties

Et prend le pouvoir à la nuit.