Lundi 27 juin
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Récit d’un soumis écrit il y a plusieurs années,
au lendemain d'une soirée et d'une nuit dont j'ai grand plaisir à me
souvenir.
Les silences...
Etendus sur le lit, on ne voit que la cîme des peupliers et des trembles par la fenêtre ouverte de la
chambre.
Le silence nous entoure.
Juste le bruit des feuilles qui s'agitent au vent. On jurerait qu'il pleut et il ne pleut pas.
Juste le murmure des feuilles dans le crépuscule qui rend le son de la pluie. C'est la musique des peupliers
et
des trembles. C'est un bonheur audible. Ce n'est pas le silence absolu et c'est silencieux.
Pour accompagner ce concert tranquille, votre souffle et le mien.
Et le crissement des chaînes courtes à mes pieds et à mes mains.
Vous avez déposé les armes au pied du lit.
La longue cravache souple de cuir tressé.
Le court fouet noir se finissant en langue de serpent.
Je suis éreinté, nu sur le lit, le corps marqué.
Vous avez gardé cette robe fourreau de fin lainage noir qui moule vos formes et qui vous sied si bien.
Vos doigts légers, parcourent les stries de mon dos. Les marques sont sensibles et lorsque vous appuyez, je frémis. C'est délicieux.
Le vent est tombé. Les peupliers et les trembles se sont tus.
La nuit aussi est tombée.
C'est le silence.
Vous m'avez fait tourner sur le dos.
Vos dents me mordent.
C'est douloureux et c'est bon.
Vos dents pincent chaque repli de peau, chaque téton, le triture et l'étire.
Une goutte de sang carmin a perlé, est tombée sur le drap blanc.
Je gémis sans bruit. Mes gémissements sont muets.
Puis, nous dormons.
C'est le silence complet.
"Alphonse L. à Madame. S"
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